La nuit dernière a été la pire de toutes. J’ai entendu la musique résonner, encore et encore, même avec les oreilles bouchées, même en serrant les poings. Dans mes rêves, je voyais des visages inconnus, des visages d’hommes et de femmes que je n’avais jamais vus dans le village, mais qui me fixaient comme si j’étais l’un des leurs. Ils murmuraient des choses incompréhensibles, des mots sans queue ni tête, comme une incantation qui résonnait au rythme de cette mélodie maudite. Leur visage était blanc, cireux, et leurs yeux… vides, creux.
Quand je me suis réveillé, j’ai réalisé que la musique n’avait jamais cessé. J’entendais toujours le même air, faible et lointain, comme un souffle. Je suis sorti précipitamment pour essayer de chasser ces sons, pour m’éloigner d’eux, mais même à l’extérieur, même en m’éloignant de la maison, cette musique persistait, comme si elle s’accrochait à moi.
J’ai couru jusqu’à la place du village, espérant que le grand air m’apaiserait, mais au contraire, l’atmosphère y était oppressante. Et c’est là que je les ai vus, les musiciens. Ils étaient debout, comme figés dans l’aube naissante, leurs visages aussi inertes que ceux de mes cauchemars. Ils semblaient m’attendre.
Le chef d’orchestre me fixait de son regard perçant, et lorsqu’il a levé la main pour me faire signe d’approcher, mes jambes ont bougé malgré moi. C’était comme si j’étais attiré par une force irrésistible, comme si je n’étais plus maître de mon propre corps.
À peine avais-je fait quelques pas que Pietro est apparu de nulle part et m’a agrippé le bras. Ses yeux étaient vides, son expression étrange, mais il a murmuré avec une gravité que je ne lui connaissais pas :
“Giovanni, il ne faut pas écouter. Ne les laisse pas entrer.”
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